À l'origine, le col est travaillé avec des bords froncés ; son aspect a rapidement évolué pour devenir un col rabattu (aussi appelé collet renversé). À la fin du XVIème siècle, il devient un véritable phénomène de mode et il ne cessera de changer de taille mais aussi de forme : au XVIIème siècle, il sera successivement agrandi, soulevé, étalé sur les épaules, rétréci et finalement allongé (on parle alors de collet monté, de collet à rabat et de rabat). Lorsqu'il est agrémenté de dentelle, il devient un objet luxueux et raffiné, particulièrement remarqué à la Cour, destiné exclusivement à la noblesse et au clergé. Le rabat fera plus tard place à la cravate, importée par les mercenaires croates, sous le Roi Soleil, Louis XIV.

C'est au cours des années 1610 que le collet monté se raidit. Dans les années 1611 et 1612, les bords du col s'inclinent encore légèrement vers le bas. L'essentiel de son évolution après 1625 sera son abattement sur les épaules.

Durant les années 1660, le rabat devient réservé aux officiers et aux hommes d'église pour lesquels il fera même figure d'uniforme. Vers 1820, à Troy (États-Unis), le col commence à être dissocié du corps de la chemise, afin de faciliter son lavage plus fréquent, développant en cela la pratique de l'amidonnage afin de le rigidifier. Dans l'entre-deux-guerres, le port d'un faux col blanc sert à distinguer la classe sociale dirigeante, par opposition aux cols bleus de la classe ouvrière.

Aujourd'hui, la chemise est l’un des vêtements les plus portés au monde ; en effet, elle revêt des lignes très variées selon le style et les goûts de chacun mais aussi selon les différentes occasions. Avec le développement du sur-mesure, la chemise n'est plus seulement réservée à une certaine tranche de la population notamment grâce à ses prix de plus en plus abordables et ses personnalisations à l'infini.